- Reference codes
- AJ/61/1/*/-AJ/61/628
- Date
- 1794-1993
- Physical location
- Pierrefitte
Description
Presentation of content
Le souci des archives est un gage d'avenir. Pour vivre le présent, il faut le comprendre, savoir d'où il vient. Garder mémoire, c'est pour chacun, particulier ou institution, assurer son identité, sa dignité, son efficacité aussi. La première chose à faire, c'est donc de repérer les gisements de l'information et de les décrire pour donner une base sûre aux travaux à venir. Pour une École normale supérieure qui vient de passer le cap des deux cents ans, l'inventaire que voici était nécessaire.
L'École est multiforme. On y trouve toutes les disciplines, ou peu s'en faut. On y rencontre toutes les ambitions. Certes, l'historien de l'École n'avait qu'à se plonger dans les archives ici décrites. Mais donner à l'École sa place dans l'Histoire, ce ne peut être seulement écrire tous les cent ans l'histoire d'un siècle. Il convient d'intégrer cette histoire, celle de l'institution et celle des femmes et des hommes qui l'ont fait vivre, dans une large vue de la société, de l'enseignement, de la recherche. Pourquoi ne pas dire : de la France. Bien des historiens qui ne consacreront ni leur livre ni leur article à l'École auront à profiter de ses archives pour une recherche dont le thème exigera qu'on n'y oublie pas l'École. À ceux-là, l'inventaire des archives dira ce qu'ils peuvent attendre, ouvrira des voies, suggérera des directions.
Le hasard a voulu que, dans le temps où j'étais directeur général des Archives de France, je fusse aussi président du Conseil d'administration de l'École normale supérieure. C'est donc tout naturellement que j'ai souhaité associer les Archives aux manifestations du bicentenaire. Ce fut l'exposition de 1994, dont mon successeur Alain Erlande-Brandenburg a bien voulu reprendre le propos alors que je venais de quitter les Archives. Et c'est aujourd'hui l'inventaire dont Étienne Guyon et moi-même avions déjà ; mesuré la nécessité. Car, à défaut de ce hasard, la logique aurait conduit au même choix. La mémoire de l'École, elle est, fugace, dans les normaliens. Elle est, transmissible, dans la tradition orale des anciens. Elle est, fixée, disponible et analysable, dans les archives. Le bicentenaire, moment privilégié d'un regard sur le passé et l'avenir, était l'occasion d'une action en profondeur pour mieux assurer la mise en valeur de ces archives. Étienne Guyon y a employé toute sa conviction. Alain Erlande-Brandenburg a accepté de poursuivre l'entreprise. Et je félicite les trois auteurs de l'avoir menée à bien. Je souhaite que cette pierre angulaire du bicentenaire soit utile à tous.
JEAN FAVIER
Membre de l'Institut Président du Conseil d'administration de l'École normale supérieure
Le bicentenaire de l'École normale supérieure, célébré avec quelque faste à l'automne 1994, a été l'occasion d'une réflexion sur le présent et l'avenir de notre maison, mais aussi d'une nécessaire mise au point sur son passé.
La seule synthèse un peu ample sur l'histoire de l'École datait de 1895. Ce "Livre du Centenaire" a été réédité par nos soins, avec une importante préface de Jacques Verger, et prolongé par un "Livre du Bicentenaire" où, guidés par Jean-François Sirinelli, une quinzaine d'historiens ont traité différents aspects de la vie et du rôle de l'École, en s'attachant spécialement à la période ouverte par la réforme de 1903.
Ces publications ont été entourées par une dizaine d'autres, qu'on trouvera signalées dans la bibliographie de cet ouvrage. L'une d'entre elles entretient un rapport étroit avec ce guide, car elle a pris naissance, elle aussi, aux Archives nationales : je veux parler du catalogue de l'exposition tenue à l'Hôtel de Rohan, Maîtres et élèves, célébrités et savants. L'École normale supérieure, 1794-1994.
Pour avoir été associé à sa préparation par le commissaire responsable, Jean-Daniel Pariset, j'ai compris combien la documentation sur le passé de l'École était à la fois riche et fragmentaire. Les écrits étaient tous là, au moins ceux qu'on avait jugés dignes d'un archivage. En revanche, la littérature "grise"-tracts, affiches, journaux clandestins ou confidentiels - et les objets faisaient cruellement défaut.
C'est ainsi que, pour parler de mes années d'École (1955-1959), il ne restait pour ainsi dire aucune trace de l'engagement politique des élèves, si vif pourtant au moment du gouvernement Mendès-France, puis de la guerre d'Algérie, et très peu sur leurs activités culturelles et sociales. De même, il ne restait rien des montages faits par Alfred Kastler et ses collaborateurs, même si leurs expériences ont débouché sur un prix Nobel de physique, en 1966.
Dans ces conditions, le remarquable instrument de travail dont je viens de prendre connaissance me semble constituer à la fois un bilan et un point de départ.
Élaboré par deux chartistes et une normalienne, il traduit concrètement la collaboration qui s'instaure entre les deux grandes écoles littéraires du Quartier latin. Autrefois les contacts se faisaient plutôt par générations interposées, si l'on peut dire. Une exploration croisée des fonds d'archives de nos deux Écoles permettra un jour d'identifier les chartistes fils ou filles de normaliens, et les élèves de Normale issus de famille chartiste : on sera surpris de leur nombre. Mais aujourd'hui, le cas exceptionnel d'un Pierre Courcelle, reçu aux deux Écoles en 1930 (et plus tard professeur de latin au Collège de France), est en passe de devenir une règle : après la réforme des concours, il n'y a guère d'année qui ne voie naître un ou plusieurs "binationaux".
Ces jeunes gens à la double culture sauront, je l'espère, poursuivre le travail de pionnier mené à bien par les trois "conjurés", ainsi que par les archivistes qui avant eux avaient déjà recueilli, classé et décrit les fonds concernant l'histoire de l'École normale. Grâce à leur labeur austère, mais combien utile, cette terra incognita dans l'histoire de l'enseignement supérieur français va devenir le terrain de recherches fécondes et novatrices.
Toutefois ce beau guide n'interpelle pas que les historiens. Le responsable d'une école, à laquelle le développement de ses centres de recherches et la fusion avec l'École normale supérieure de jeunes filles ont donné des dimensions jamais atteintes, se rend compte de l'importance d'un archivage "en temps réel", qui permette de ressaisir, à côté des documents administratifs et comptables, la vie scientifique, intellectuelle, politique, etc., d'une communauté particulièrement vivace.
Il n'est pas question de tout conserver, mais il ne faut pas se tromper dans ses choix. L'échantillonnage pratiqué pour les copies de concours me paraît l'exemple d'une mesure réfléchie et raisonnable.
Une attention particulière est portée aujourd'hui-enfin, pourrait-on ajouter - au patrimoine de l'enseignement supérieur et de la recherche. Je me réjouis qu'un de nos archéologues soit à l'origine de l'association qui se propose de mettre en valeur, par des expositions et des parcours culturels, le patrimoine des organismes scientifiques de la montagne Sainte-Geneviève. L'utilisation de nouveaux moyens - CD-ROM, pages sur le réseau Internet - donnera une nouvelle dimension à cette reconquête du passé, à laquelle doivent s'associer tous ceux qui en détiennent une parcelle.
L'élan de solidarité généreuse qu'ont suscité les manifestations du bicentenaire me fait penser que les archives de l'École normale supérieure, si bien présentées dans ce guide, ont un bel avenir devant elles.
Étienne GUYON
Directeur de l'École normale supérieure
L'École normale supérieure, dont le nom s'appliqua d'abord à l'école de jeunes gens de la rue d'Ulm, où elle s'installa en 1847, avant de désigner, à partir de 1987, l'école mixte née de la fusion de cette dernière et de l'École de jeunes filles, a fêté le bicentenaire de sa création en 1994. La préparation de cette célébration a fourni l'occasion de regrouper en un seul volume les différents inventaires des archives relatives à l'École et conservées aux Archives nationales.
Ces instruments de recherche, pour la plupart dactylographiés, n'étaient en effet consultables jusqu'à présent que dans la salle des inventaires du Centre d'accueil et de recherche des Archives nationales (CARAN).
En 1991, à l'instigation de Pierre Petitmengin, bibliothécaire de l'École, Pascale Hummel, alors agrégée-répétitrice à la bibliothèque, effectua un premier repérage aux Archives nationales dans les fonds de l'École elle-même (sous-série 61 AJ), versés en 1971, ainsi que dans ceux des deux organismes de tutelle, à savoir le ministère de l'Instruction publique (sous-série F 17) et le rectorat de Paris. La plus grande partie des archives alors recensées ne dépassait guère la Seconde Guerre mondiale. Ces fonds furent complétés en 1993 par le traitement, puis le versement au Centre des archives contemporaines à Fontainebleau, des archives de direction et de scolarité de l'École pour la période 1953-1993. Le projet d'une publication commune Presses de l'École normale supérieure-Archives nationales a été définitivement adopté en 1994.
Réalisé à partir d'instruments de recherche parfois très différents dans leur présentation et leur rédaction, le présent inventaire a d'abord réclamé un travail d'harmonisation des analyses, qu'est venue compléter l'élaboration d'un index général. Il ne s'agit pas à proprement parler d'un guide des sources relatives à l'École normale supérieure - et encore moins d'un guide de recherche sur l'histoire des normaliens (ce qui aurait supposé un recensement systématique des fonds privés) - mais d'un inventaire des sources d'archives relatives à l'École conservées aux Archives nationales (Paris et Fontainebleau), qu'il s'agisse des archives de l'École elle-même ou des archives des institutions de tutelle. Seule la troisième partie, qui esquisse quelques orientations complémentaires, présente des documents de nature et de provenance plus variées.
Pascale Hummel a assuré le regroupement matériel des données en un seul corpus. Elle s'est occupée des parties consacrées aux manuscrits, à la bibliographie et à l'inventaire des textes réglementaires, ainsi que de la rédaction de l'histoire administrative de l'École et de la mise au point finale de l'ouvrage et de l'index. Anne Lejeune a travaillé plus particulièrement à la présentation des fonds 61 AJ, F 17, AJ 16 et des sources complémentaires conservées dans d'autres séries des Archives nationales. David Peyceré est l'auteur du répertoire numérique détaillé du versement 930595.
Les trois auteurs ont bénéficié du travail déjà effectué par les rédacteurs des différents inventaires (F 17, AJ 16, 61 AJ)
AJ 16 1603 à 5828. Archives des facultés de droit et de pharmacie, théologie, lettres et sciences (1803-1959) ; services rectoraux (1821-1961). Répertoire numérique détaillé dactylographié, par M.-L. Marchand et P. René-Bazin, 1975. Les articles relatifs à l'École normale supérieure correspondent aux cotes AJ 16 2876-2896 et couvrent les années 1903-1961.
61 AJ 1 à 636. Archives de l'École normale supérieure (1809-1977). Répertoire numérique détaillé dactylographié, par J.-C. Labracherie et J. Pouëssel, vers 1972. F 17 4149 à 4265. Années 1809-1897. Inventaire des papiers de la division des Sciences et Lettres du ministère de l'Instruction publique et des services qui en sont issus (sous-série F 17 ), par M.-É. Antoine et S. Olivier, t. I, Paris, 1975.
F 17 13333-18059. Répertoire numérique détaillé dactylographié revu par I. Vernus, 1992.
En ce qui concerne les bâtiments de l'École : F 13 1 à 1939. Inventaire semi-analytique dactylographié, par L. Legrand et M.-S. Cerf, revu par L. Albert et B. Labat, 1933-1953 et 1991.
F 21 2907 à 3966. Bâtiments civils et palais nationaux (XIX e-XX e siècles). Répertoire numérique détaillé dactylographié, par M. Claudel, 1946-1955.
.Les remerciements des auteurs vont tout particulièrement à M. Pierre Petitmengin sans qui ce livre n'aurait jamais vu le jour. Dans les étapes successives de leur travail, ils ont bénéficié également des conseils et de l'aide matérielle du personnel des Archives nationales et de l'École normale supérieure, notamment M mes Pascale Lehec, Frédérique Matonti et Danièle Neirinck, MM. Érik Le Maresquier et Jean-Daniel Pariset.
ARCHIVES DE DIRECTION ET DE SCOLARITÉ (1809-1977)
(1809-1977)
61 AJ 1 à 628
C'est en 1969 que commença la première opération d'archivage des papiers de direction et de scolarité de l'École normale supérieure, alors conservés dans une réserve de la bibliothèque. Le traitement du fonds fut bientôt suivi de son versement aux Archives nationales (Paris), de sa cotation dans la sous-série 61 AJ et de l'élaboration d'un répertoire numérique détaillé
Sous-série 61 AJ. Archives de l'École normale supérieure (1809-1977). Répertoire numérique détaillé dactylographié, par J.-C. Labracherie et J. Pouëssel, vers 1972.
.Le fonds est constitué de 79 registres et de 549 cartons
Un astérisque, placé devant la cote, distingue les registres des cartons.
. Ces deux types de documents ont fait l'objet d'un plan de classement distinct. Si l'on excepte l'ensemble des textes qui depuis l'an III jusqu'à 1946 ont créé et réglementé l'École et la série des copies du concours d'entrée (1898-1977), les papiers versés couvrent la période comprise entre la deuxième moitié du XIX e siècle et les lendemains de la Seconde Guerre mondiale. Il convient de distinguer, au sein de cet ensemble, les groupes suivants :Les papiers des directeurs. La série des registres consacrés à l'enregistrement du courrier contient la transcription des lettres reçues et expédiées par la Direction de l'École ; seules les lettres les plus importantes y figurent intégralement, les autres faisant seulement l'objet de brèves indications (1842 à 1895, 1846 à 1887).
Dans les cartons, on trouve les lettres reçues et les minutes des réponses classées par directeurs en exercice, depuis Cousin, qui géra l'École de 1831 à 1850, jusqu'à Pauphilet, directeur en 1945, en passant par Michelle, Nisard, Bouillier, Bersot, Fustel de Coulanges, Perrot, Lavisse, Lanson, Bouglé et Carcopino
Les papiers des directeurs permettent d'apprécier le fonctionnement de l'ENS pendant la Seconde Guerre mondiale sous les directions de Bouglé (1939-1940) et de Carcopino (1940-1944) : rapports avec les forces d'occupation, ravitaillement, vie des élèves, cas des élèves juifs, mobilisation, prisonniers de guerre ou déportés, chantiers de jeunesse, STO, défense passive, ainsi que la situation après la Libération (gestion Pauphilet) : prisonniers, déportés décédés, victimes des lois raciales, normaliens médaillés de la Résistance, épuration administrative.
. Leurs papiers regroupent les décisions et les instructions des autorités ministérielles et rectorales ainsi que les lettres officielles échangées entre ces dernières et la Direction de l'École concernant le régime des études et des examens en vigueur rue d'Ulm, la situation du personnel enseignant et des élèves, la scolarité, la discipline, la gestion financière et les bâtiments. On y trouve également des pièces relatives à des établissements publics, français ou étrangers, en rapport avec l'École, ainsi que des lettres particulières adressées aux directeurs par des élèves, anciens élèves, parents d'élèves, membres de l'enseignement, etc. Certains dossiers font partie des papiers des directeurs bien qu'ils n'aient pas de lien direct avec la gestion de l'École elle-même. C'est le cas des archives du Centre de documentation sociale annexé à l'École et que Célestin Bouglé dirigea à partir de 1920Les papiers de l'École sociétaire furent transférés à l'ENS en 1925 et conservés au Centre de documentation sociale fondé par C. Bouglé, qui en commença le classement. Le fonds fut déposé, au cours de la Seconde Guerre mondiale, à la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, puis versé aux Archives nationales en 1949 et coté dans la série 10 AS. Il comprend les papiers de Charles Fourier et de Victor Considérant ainsi qu'un ensemble documentaire résultant des activités sociétaires. Voir Fonds Fourier et Considérant. Archives sociétaires (10 AS). Inventaire par E. Thomas et F. Hildesheimer, Paris, 1991.
. La correspondance de Paul Dupuy, qui fut surveillant général puis secrétaire de l'École de 1904 à 1925, a été classée à la suite des papiers des directeurs.Les travaux d'agrandissement et de reconstruction des bâtiments de l'École. Les documents sont d'un intérêt inégal : certains d'entre eux ne concernent que des aménagements intérieurs des locaux. De manière générale, les dossiers permettent de suivre les différents types de travaux, depuis l'agrandissement des bâtiments de l'École entrepris par Fustel de Coulanges (prolongement de la rue de l'Abbé-de-l'Épée, entre la rue d'Ulm et la rue Rataud) jusqu'à la reconstruction des nouveaux laboratoires scientifiques, achevée en 1937.
L'organisation pratique des études et de l'enseignement. Les pièces les plus intéressantes sont les notes et rapports adressés au ministre de l'Instruction publique ou au Conseil de l'Université par la Direction et les pièces adressées à cette dernière par les maîtres-surveillants sur le fonctionnement de l'École. Les registres sont en général constitués des rapports quotidiens au directeur qui se réduisent fréquemment à des indications sommaires (années 1857-1866, 1872-1875, 1879-1893). Un seul registre comprend des rapports hebdomadaires pour l'année 1857-1858 (61 AJ *50). Les cartons renferment des rapports hebdomadaires, mensuels ou annuels entre 1833 et 1945. Les lacunes sont toutefois très nombreuses (manquent les années 1835-1853, 1860-1879, 1881-1901, 1907-1908, 1910-1912, 1914-1919 et 1938-1939).
Les archives des concours d'entrée sont importantes, aussi bien dans les registres que dans les cartons. Elles contiennent en général les noms et les antécédents scolaires des candidats ainsi que des renseignements sur les aptitudes des élèves des classes préparatoires au concours (renseignements fournis par les proviseurs des lycées). Les listes nominatives par ordres de mérite des admissibles et des admis se retrouvent aussi bien dans les cartons que dans les registres. Ce sont toutefois ces derniers qui fournissent les renseignements les plus précis sur les points obtenus par tous les candidats aux épreuves écrites et éventuellement orales. Les archives des concours d'entrée sont classées par sessions annuelles ; elles englobent les périodes 1880-1914 (lettres) et 1868-1914 (sciences) pour les registres, et 1826 à 1953 (avec des lacunes) pour les cartons.
La scolarité des normaliens (scolarité et examens passés en cours d'études : licence, diplôme d'études supérieures, stage pédagogique). Les registres indiquent, de 1828 à 1846, les rangs de classement des élèves aux examens et à la sortie de
61 AJ
l'École. À partir de 1847, ces renseignements sont regroupés par promotions et comprennent en outre les appréciations semestrielles des professeurs sur les élèves et les résultats de la licence et de l'agrégation. En 1857, les appréciations disparaissent (lettres). On retrouve les relevés trimestriels des notes obtenues par les élèves et les observations des maîtres de conférences de 1867-1868 à 1870-1871 pour la section des lettres et de 1850-1851 à 1866-1867 pour la section des sciences. Enfin, un ensemble de registres indique les résultats des normaliens littéraires aux certificats de licence et aux concours de l'agrégation de 1836 à 1879.
Les cartons renferment deux catégories de pièces classées par années scolaires de 1827-1828 à 1945-1946 (lacunes) : les résultats des normaliens aux examens de l'École et des facultés (lettres et sciences), les documents se présentant souvent sous la forme de notes manuscrites, succinctes et partielles ; les observations des maîtres de conférences sur les mérites des élèves et les appréciations des professeurs de lycée sur les stages pédagogiques des agrégatifs.
Le concours de l'agrégation. Les registres indiquent pour chaque session entre 1842 et 1903 (lettres) et entre 1891 et 1903 (sciences) le nombre des places mises au concours, les programmes et les sujets proposés ainsi que les noms des candidats admis. À partir de 1891, ils comportent seulement les listes des agrégés classés par ordre de mérite. Les cartons contiennent les textes de base ayant réglementé l'agrégation de 1869 à 1946 et les dossiers particuliers aux sessions de 1849 à 1943 (lacunes). On y trouve des renseignements analogues à ceux rencontrés dans les registres et les rapports des directeurs de l'École sur le niveau des épreuves et les résultats obtenus par les normaliens.
La discipline. Les registres renferment les procès-verbaux du Conseil de discipline, du 5 février 1921 au 30 mai 1931. Les cartons contiennent les dossiers des affaires disciplinaires classés alphabétiquement.
Affaires militaires. Le chercheur qui aura trouvé dans les papiers des directeurs Lavisse et Carcopino une documentation abondante sur la vie de l'École pendant les deux guerres mondiales pourra compléter son information par la correspondance échangée entre la Direction de l'École et les autorités militaires au sujet du service armé des normaliens durant cette période. De manière plus générale, les dossiers conservés dans les cartons intéressent toutes les affaires militaires spécifiques aux élèves et les protestations qu'elles suscitèrent parfois au sein de l'École, notamment en ce qui concerne la Préparation militaire supérieure (PMS), devenue Instruction militaire obligatoire (IMO) pour les élèves de certaines grandes écoles dont Normale.
Les subventions de l'État, dons et legs privés en faveur des normaliens étaient répartis entre les élèves méritants sur la proposition du directeur de l'École et employés fréquemment à l'organisation de voyages d'études ou de séjours de repos en France et à l'étranger. Les documents correspondants avaient fait l'objet, dans les archives de l'École, de deux systèmes de classement qui ont été respectés : un classement alphabétique des donateurs, testateurs ou associations organisatrices et un classement par années scolaires des voyages de normaliens en France et à l'étranger.
Les dossiers relatifs aux détachements d'élèves agrégatifs ou d'archicubes auprès de grands établissements d'enseignement français à l'étranger ou d'universités étrangères (postes de lecteurs, de professeurs, etc.) ne se trouvent que dans les cartons. Ils constituent une transition entre les archives de scolarité et les dossiers relatifs aux carrières entreprises par les anciens élèves. Les documents sont classés par pays étrangers et par établissements. La correspondance échangée entre la Direction de l'École et les écoles et universités concernées se rapporte essentiellement aux conditions d'admission, à l'instruction des candidatures et aux suites données à celles-ci.
Les débouchés de l'École normale supérieure sont d'abord constitués par les carrières de l'enseignement. Un seul carton (61 AJ 204) renferme les documents relatifs aux diverses carrières embrassées par les normaliens : des enquêtes statistiques font état, non seulement des postes de professeurs, mais aussi des carrières d'anciens élèves devenus députés (1931-1932), militaires (1907-1917), membres de l'Institut (1816-1931) et journalistes (1920). Des démarches d'archicubes auprès des directeurs, afin d'obtenir leur appui pour l'obtention de postes ou mutations, complètent les lettres de même nature conservées dans les papiers des directeurs et du secrétaire général Paul Dupuy (1911-1914, 1938-1946).
Les dossiers individuels des élèves, classés par promotions, sont d'un intérêt inégal. Jusqu'au début des années 1920, ils ne contiennent en effet que les pièces présentées par les élèves au moment de leur inscription au concours d'entrée (demande d'inscription au concours, acte de naissance, certificat médical, engagement décennal en cas de réussite au concours, consentement du chef de famille si le candidat est mineur, curriculum vitae). À partir de 1923-1924, le dossier de candidature est normalement toujours complété par le dossier de scolarité de l'élève.
Enfin, la série des copies (travaux d'élèves, copies du concours d'entrée), conservées dans le groupe de cotes 61 AJ 271 à 628, constitue un ensemble documentaire important par son volume, qui n'a pas fait l'objet de tris ni d'éliminations. De 1831 à 1845, il s'agit des travaux d'élèves en cours de scolarité. À partir de 1898 jusqu'à 1977 (lacunes de 1904 à 1952), les copies sont celles du concours d'entrée à l'École (copies anonymes à partir de 1952).
Tel qu'il se présente, le fonds de l'ENS conservé aux Archives nationales (Paris) apporte une contribution précieuse à l'histoire de l'enseignement en général et à celle des élites en particulier, entre 1830 et 1945, c'est-à-dire pendant une période fertile en remous politiques et sociaux qui eurent leur écho rue d'Ulm. C'est dire que l'on trouve dans les archives de l'École non seulement le reflet de la vie intellectuelle du pays, mais aussi de nombreux témoignages sur la manière dont réagissaient les normaliens et leurs professeurs face aux événements nationaux et internationaux. En 1993, le fonds a été complété par le versement 930595 conservé au Centre des archives contemporaines de Fontainebleau (archives de direction et de scolarité de l'École pour la période 1953-1993).
HISTOIRE ADMINISTRATIVE DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE. 13
I. INVENTAIRES
LES ARCHIVES PROPRES DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE. 19
Archives de direction et de scolarité avant 1940 (sous-série 61 AJ). 19
Archives de direction et de scolarité après 1940 (versement CAC 930595). 79
LES ARCHIVES DES SERVICES DE TUTELLE. 129
Ministère de l'Instruction publique (sous-série F 17). 129
Rectorat de Paris (sous-série AJ 16). 143
Service des Bâtiments civils et des Beaux-Arts (sous-séries F 13, F 21, N III, Va). 161
II. ORIENTATIONS COMPLÉMENTAIRES
ÉTUDES ET CARRIÈRES DES NORMALIENS. 171
ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE. 181
PRINCIPAUX TEXTES LÉGISLATIFS ET RÉGLEMENTAIRES. 183
LISTE DES DIRECTEURS ET DES SOUS-DIRECTEURS. 185
INDEX. 187
TABLE DES MATIÈRES DÉTAILLÉE. 209