- Reference codes
- 72AJ/35-72AJ/89
- Date
- 1938-2003
- Material importance
and support - 55 articles (6,15 ml)
- Physical location
- Pierrefitte-sur-Seine
- Access conditions
-
La communication de ce fonds est libre
- Conditions of use
-
La reproduction de ce fonds est libre.
Description
Presentation of content
Les témoignages de résistants décrits dans cet inventaire sont le fruit d'une initiative pionnière d'enquête orale conduite par la Commission d’histoire de l’occupation et de la libération de la France (CHOLF) puis par le Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale. Ils ont été recueillis pour une grande part dès la Libération par des enquêteurs membres de la Commission, au nombre desquels figuraient Yvette Gouineau, Marie Granet, Odette Merlat, Jeanne Patrimonio ou l’historien de la Guerre de Cent ans Édouard Perroy. Les secteurs choisis étaient les suivants : la résistance intérieure (avec des témoignages classés alphabétiquement par mouvement et réseau, puis par département), la résistance outre-mer, la France libre et la résistance extérieure, la France sous l’Occupation et les événements militaires, l’internement, la captivité de guerre, la déportation, l’après-guerre. La méthodologie appliquée différait sensiblement de l'usage actuel, puisque les entretiens étaient la plupart du temps réécrits par l’enquêteur qui les assortissait d’impressions personnelles, parfois savoureuses, sur la personne interviewée.
En dépit de ces réserves et plus largement de toutes celles qui s’appliquent au témoignage, même fidèlement retranscrit, la valeur du corpus mis à disposition est immense, en premier lieu par son étendue : si l'on excepte la résistance communiste, sous-représentée, il offre en effet un panorama assez complet sur les mouvements et réseaux de résistance, avec un éventail très large pour les personnes interrogées, où ne se distinguent pas seulement les "grandes figures". Le choix des témoins s’est souvent fait par ricochet et de manière empirique : après avoir parlé, on conseillait de s’adresser à tel ou tel, susceptible d'apporter précisions et compléments, et le maillage pouvait ainsi se développer.
L'intérêt de cet ensemble réside aussi dans les pistes et les recoupements qu’il suggère, grâce notamment au croisement des informations sur l’appartenance à telle organisation ou sur les liens entre les différentes composantes de la Résistance. Il ouvre ainsi le champ sur la Seconde Guerre mondiale, en recueillant la parole singulière des résistants de l'intérieur, marqués par une expérience clandestine encore très prégnante et à l'abri, pour peu de temps, des reconstructions mémorielles. Une réserve demeure, qui concerne surtout les documents annexés aux témoignages, tant la critique des sources utilisées s'avère délicate. Que faire d’un rapport jugé fondamental s’il a été repris et dactylographié par le correspondant sans indication précise de la source, ce qui rend la vérification d’après l’original fort aléatoire ? Ce bémol assumé, on ne se privera pas d'apprécier les richesses contenues dans la sous-série 72AJ. Qu'il suffise à titre d'exemple d'évoquer le fichier original des membres de l'amicale du réseau Béarn, les rapports manuscrits des instituteurs de Paris et de la banlieue parisienne, qui font revivre sur le terrain les journées de la Libération, ou encore les échanges épistolaires d'une haute tenue entre Daniel Gallois et Gilles Perrault autour de La longue traque.
Classification method
Les témoignages présentés dans cet inventaire, souvent complétés de divers documents, sont classés dans l'ordre alphabétique des mouvements et réseaux de résistance, partis politiques ou syndicats. Il n'y avait à l'origine aucun ordre méthodique dans les dossiers, chaque document venant s'ajouter au précédent, à mesure des découvertes et des envois des correspondants de la CHOLF et du Comité. Cette stratification initiale, détaillée sous la forme d'un sommaire en tête de chaque dossier, a été respectée. Il convient en outre de noter que des doublons peuvent exister au sein d'un même ensemble, voire d'un dossier à l'autre, compte tenu des rattachements multiples que pouvait connaître tel ou tel clandestin et des aléas du travail quotidien du Comité. Enfin, certains dossiers ont été enrichis de pièces recueillies ultérieurement par les Archives nationales.