- Titre :
- sous-série AJ/39 : Chantiers de la jeunesse
- Dates :
- 1940-1950.
- Niveau de description :
- fonds
Histoire administrative/notice biographique
Après la dissolution, le 1er juillet 1940, de l'armée française, se posait le problème de la démobilisation, dans un pays en pleine désorganisation, des jeunes recrues du 2 e contingent de 1940 qui avaient été incorporées le mois précédent. Aussi, le 4 juillet, le ministre de la Guerre confia-t-il au général de La Porte du Theil le soin de les prendre en charge. Les jeunes incorporés de juin 1940 cessèrent ainsi de faire partie de l'armée à compter du 1er août et furent affectés pour six mois aux « Groupements des jeunesses françaises ». Ces groupements étaient rattachés à la direction de la Jeunesse du ministère de la Jeunesse et de la Famille. Le 8 janvier 1941, le secrétariat général à la Jeunesse fut lui-même rattaché au secrétariat d'État à l'Instruction publique.
Peu à peu la nouvelle institution se structura. Deux lois du 18 janvier 1941 établirent un stage obligatoire de huit mois, remplaçant le service militaire, dans les « Chantiers de la jeunesse » pour tous les citoyens français, et créèrent un Commissariat général des Chantiers de la jeunesse rattaché au Secrétariat général de la jeunesse. La loi du 5 mars 1943 plaça les Chantiers sous l'autorité directe du chef du Gouvernement.
L'idée du général de La Porte du Theil était d'assurer la formation physique et morale des jeunes qui lui étaient confiés par une vie commune en plein air et l'accomplissement de travaux d'intérêt général. Le contingent était réparti en 52 groupements de 1 500 à 2 000 jeunes installés en France non occupée et en Afrique du Nord.
Mais les Chantiers devenaient suspects aux Allemands. En novembre 1943, le contingent fut réduit à 30 000 hommes, les jeunes « en excédent » étant requis par le ministère de la Production industrielle. En janvier 1944, deux jours après avoir quitté son commandement, le général de La Porte du Theil fut arrêté par le Gestapo puis déporté. Les Chantiers de la jeunesse furent finalement dissous le 10 juin 1944. Leur liquidation fut confiée au ministère de l'Éducation nationale, sauf la partie financière qui releva jusqu'au 1er novembre 1945 de l'Intendance militaire.