- Titre :
- sous-série F/41 : Ministère de l'information
- Dates :
- 1939-1973
- Niveau de description :
- fonds
Histoire administrative/notice biographique
Un ministère de l'Information apparaît pour la première fois en France au cours de la Troisième République, en mars 1938. Il est conservé par le gouvernement de Vichy mais avec une organisation particulière puisque coexistent plusieurs autorités qui représentent la France soit Vichy, Londres puis Alger, auxquelles s'ajoutent les autorités d'occupation. Pour Vichy, le point important est la création par la loi du 23 février 1941, du « secrétariat général à l'Information » dirigé d'abord par Paul Marion, jusqu'au 6 janvier 1944 puis par Philippe Henriot jusqu'au 28 juin 1944 (date de son assassinat). Ce secrétariat est organisé en plusieurs services dont le service de la presse, de la propagande (qui dispose de délégués régionaux et départementaux de la propagande), et du cinéma qui seront à l'origine des institutions postérieures. Pour la France libre, un décret du 28 juillet 1942 transforme la direction de l'information créée par l'ordonnance du 24 septembre 1941 en un Commissariat national, avec Jacques Soustelle à sa tête (6 services : presse, radio, photo et cinéma, service extérieur, manifestations et expositions, publications et documentation). Le 7 juin1943, sont créés dix commissariats, dont un à l'information dirigé par Henri Bonnet jusqu'à la Libération. Il est chargé « d'assurer à l'intérieur des territoires soumis à l'autorité du CFLN aussi bien qu'à l'étranger la diffusion de toutes les informations d'intérêt national français ». En conséquence, transfert des services de l'Information de Londres à Alger à part une « mission information » dirigée par P. Bertrand. Les gouvernements républicains successifs perpétuent une institution en charge de « l'information » soit en tant que ministère à part entière soit en tant que secrétariat d'État. Il est supprimé entre 1969 et avril 1973, où il réapparaît brièvement pour disparaître définitivement en 1974. Tout au long de sa période d'existence il est placé sous la tutelle plus ou moins directe de la Présidence du conseil puis des services du Premier ministre. Le suivi des secteurs de l'audiovisuel public et privé et du cinéma, ainsi que des établissements spécialisés placés sous sa tutelle, relèvent ensuite du ministère des Affaires culturelles puis de la Culture créé en 1959. Pour ce qui est des définitions des politiques publiques et de la communication du gouvernement, directement de la Présidence de la République ou des services du Premier ministre en propre. En termes de composition, le ministère comprend un directeur de cabinet et un chef de cabinet, des conseillers techniques et des chargés de mission entre lesquels se répartissent les différents médias. Un mot particulier sur le service juridique et technique de la presse (SJTP) qui a assuré le versement des archives composant la série F/41 aux Archives nationales. Créé en 1947, il est chargé, en sus des questions spécifiquement liées à la presse, « des problèmes intéressant la liberté de l'information tant sur le plan national que sur le plan international », tant pour les contenus que pour les techniques, ce qui explique que tous les grands médias soient représentés. De nouveaux décrets parus en 1956 et instaurant une nouvelle appellation « service juridique et technique de l'information (SJTI) », le confirment dans ces missions. Les missions du ministère de l'Information sont diverses. Il s'agit :
- D'assurer les relations publiques du pouvoir exécutif c'est-à-dire être le porte-parole du gouvernement en France comme à l'étranger, chargé de faire part à l'opinion publique des décisions et des politiques gouvernementales. La radio puis la télévision publique à partir de 1958 sont des vecteurs essentiels de cette politique.
- D'assurer la tutelle des grands organismes publics de communication, directement placés sous la tutelle de l'État, par exemple l'Agence France-Presse pour l'actualité, la RTF (Radiodiffusion-Télévision française) de 1949 à 1964 puis l'ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française) de 1964 à 1974 pour la radio et la télévision, la Société nationale des entreprises de presse (SNEP) pour la presse, Les Actualités cinématographiques pour l'actualité au cinéma de 1949 à 1969, etc. Cela revient à dire que, dans ces entreprises dont l'État assure la direction, le ministère de l'Information assure le fonctionnement financier et administratif des établissements et le plus souvent la nomination des dirigeants. Ceci est d'autant plus important que, pendant longtemps, l'État a le monopole de l'audiovisuel.
- De garantir la liberté de l'information, par le biais d'un ensemble de mesures à caractère législatif ou réglementaire basées sur le contrôle (délivrance de visas et d'autorisations) et l'aide financière.
- De développer l'influence de la France et promouvoir son image via la radio, la télévision et les actualités au cinéma en particulier.